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mardi 30 octobre 2012

Dans le vif du sujet



Nous voici maintenant dans le vif du sujet concernant notre déménagement. Nous avons choisi l’entreprise, nous avons fixé la date (9 novembre, c’est tout bientôt !), nous avons été chercher les cartons et avons commencé à nous y mettre pour de bon. Il ne s’agit plus de disserter sur ce qu’on prend et sur ce dont on se débarrasse, de procéder à des allègements homéopathiques et longuement balancés comme je l’avais fait en septembre, en relisant des bouquins au passage ! Il s’agit de se décider, de tasser dans les cartons, de les fermer et de les empiler. Il y a déjà dans notre bureau un mur de cartons qui monte presque jusqu’au plafond !

J’essaie de réduire mais j’ai beaucoup de mal. Sur la partie de ma bibliothèque que j’ai déjà traitée, je ne suis guère parvenu à éliminer plus de 10% des bouquins. Ma position c’est plutôt, dans le doute, de prendre. Mais parfois le carton fermé je me morigène : mais de quoi donc me suis-je encore encombré ? Ce travail a un petit côté mortifère. Des pans entiers de vie close s’invitent dont on sait qu’on ne les ranimera pas en en accumulant les traces sur nos murs et nos étagères. Je sais bien que l’accumulation des choses n’est qu’une dérisoire façon de s’imaginer qu’on retient le temps. Tout ça a un petit côté « Comment j’ai vidé la maison de mes parents ? » sauf que c’est la notre. Une avance en quelque sorte !
Je garde sans hésiter les livres qui présentent un intérêt esthétique et ceux qui sont marqués affectivement, soit par l’émotion ressentie à les lire, soit par le souvenir de celui-celle qui me les a offerts. Je n’hésite guère non plus pour des documents un peu rares qui sont témoignages d’époque. Ainsi ai-je gardé sans hésiter les collections de journaux militants des années post 68, comme les bulletins intérieurs de l’organisation dans laquelle je m’étais investi. C’est comme un petit fonds d’archives. En plus il n’est pas exclu que je me replonge dedans car, parmi mes possibles projets d’écriture, il y en a un dans lequel je voudrais revisiter ce temps-là. Mais que faire de cette masse de livres qui n’ont d’intérêt, s’ils en ont, que par un contenu qu’on pourrait sans peine trouver par ailleurs, livres politiques, essais datés, romans qui ne sont pas spécialement marquants, pourquoi est-il néanmoins si difficile de s’en défaire ? Pendant une heure je suis plus débarrasseur, l’heure d’après je le suis moins, pour l’être plus à nouveau ensuite. Mon tri est une constante valse hésitation avec sa part d’arbitraire que je ressens presque comme une potentielle injustice : pourquoi celui-ci finalement emballé tandis que celui-là est donné voire dirigé directement vers la poubelle ? Mais c’est comme ça. Il me faut avancer sans me poser trop de questions mais il n’empêche, ces constants balancements ne sont pas bien agréables à vivre.

Bon il y a quelques belles surprises tout de même, lorsqu’on ravive des souvenirs en remettant la main sur des documents dont on ne savait même plus qu’on les avait. Ainsi avec cette série de photos de ma mère que je croyais perdues. Ainsi aussi avec cette autre photo dont, d’abord, je ne parvenais pas à voir où elle avait été prise. Je m’y reconnaissais, en mon temps de plus spectaculaire hirsutisme, au milieu d’un groupe dans un jardin. Puis j’y ai reconnu la cour arborée d’un collège où j’ai commencé ma vie professionnelle, sans doute était-ce à la fin de juin, après le repas de fin d’année, certains des visages qu’alors je scrute s’animent de souvenirs revenus, des noms, dont j’ignorais que je les connaissais encore, remontent sans hésitation entre mes lèvres…

samedi 27 octobre 2012

Un blog qui se cherche encore



Cela fait six mois maintenant que j’ai repris, cahin-caha, une écriture de blog.
Mais je n’ai pas véritablement trouvé mes marques. Et ni non plus retrouvé la complète motivation donc le plaisir d’écrire que j’ai pu ressentir aux meilleurs moments de mon expérience de blogueur. Disons que ma motivation est fluctuante comme l’atteste l’irrégularité de mes billets. Et ma « ligne éditoriale », si j’ose dire, peu claire.

L’idée au départ de cette reprise était d’écrire un blog plutôt tourné vers mes activités publiques. Puisque désormais j’étais clairement identifié, que je renonçais au pseudonyme, je me voyais organiser de façon plus volontariste la synergie entre mon blog et mes activités, notamment celles que je mène au sein de l’APA. Encore faudrait-il alors que je joue le jeu pour faire vivre un blog public, que je le promeuve, que j’intervienne chez d’autres et joue le jeu des commentaires, voire que je réactive mon compte Facebook quasi jamais utilisé ou que je crée un compte Twitter pour dynamiser tout ça. Il aurait fallu alors que j’intègre ici les articles que je donne à la revue de l’association, que je relaie plus systématiquement ses activités et spécialement celle auxquelles je participe, voire que j’anime. Mais je n’ai pas vraiment le réflexe. Je n’ai même pas pensé par exemple à promouvoir une rencontre et séance de lecture de textes que j’ai animé récemment dans une librairie, je n’ai pas évoqué ce blog avec les participants à cette rencontre pour faire d’eux, peut-être, des lecteurs. En vérité je ne me sens pas vraiment motivé par une telle démarche active et je continue plutôt la façon de faire de mon ancien blog, mais en étant entravé pour certains sujets par son caractère public.
Je m’étais dit aussi que je donnerai au blog les articles et notes de lecture que j’écris pour la revue ou le site. En fait je ne le fais pas. Une note de lecture pour l’APA cherche à présenter un livre, à donner envie de le lire. Bien sûr c’est aussi un regard subjectif mais nettement moins que dans les billets de blog tel que j’aimais à les faire, où je me centrais sur l’écho que produisait la lecture en moi-même. Je m’en suis bien rendu compte par exemple avec les compte-rendus que j’ai donné récemment sur Autobiographie des objets de François Bon ou sur Journal d’un corps de Pennac. On peut les lire sur le site de l’APA ici. Pour le blog je les aurais certainement rédigés de façon assez différente, m’interrogeant sur mes propres objets fétiches ou pointant chez Pennac des pages qui me touchaient, je vois bien lesquelles, pour avoir vécu moi-même des choses analogues ou pour les redouter, je me serais penché sur des propres ressentis dans de telles occasions, semblables ou différents, voire opposés et ce serait le questionnement de ces différences qui m’aurait intéressé. Mais je trouve fastidieux de rédiger deux approches à partir d’un même livre. Et d’autre part, cette seconde approche, notamment sur les questions autour du corps, pourraient me conduire à exprimer des éléments très intimes peu compatibles avec un blog public sous mon propre nom.

Et c’est là sans doute la vraie difficulté. Peut-être rêvais-je d’agréger trop de choses dans ce nouveau blog : le côté public, voir promotionnel, de mes activités apaïstes et le retour a une expression plus intime, avec les échanges qu’elle permet dans le cadre d’une intimité de réseau. Ce cheminement « sur la ligne de crête » que j’aimais tenter de construire à chaque instant (aller au plus profond, au plus juste, dans l’expression intime de soi tout en préservant l’intimité d’autrui) qui était possible dans un blog anonyme, (ou du moins cherchant à conserver un semblant d’anonymat), ne l’est plus dans un blog délibérément public sous mon nom propre (et même s’il n’est pas plus lu, voire moins, que mon ancien blog). Plus d’une fois ces derniers temps j’ai eu envie d’écrire en réaction à certains billets lus ici ou là, notamment chez Pierre, mais cela m’aurait mené à des considérations qui n’auraient pas eu leur place ici. J’ai aussi en magasin quelques récits de rêve et de considérations sur ce qu’ils semblaient vouloir dire de moi que j’ai volontairement laissé de côté mais que j’aurai publié avec plaisir dans un blog moins ouvert.

J’en suis donc à me demander si je ne suis pas là dans un entre deux insatisfaisant et si je ne devrais pas ouvrir un second blog, celui là sous anonymat aussi strict que possible et dont je ne confierai l’adresse qu’à un petit nombre de mes vieux blogamis, et que laisserai découvrir au hasard des navigations par d’autres promeneurs du net. Mais en ai-je suffisamment envie ? Ma volonté d’écrire et d’échanger sur ces aspects plus intimes est-elle suffisante pour que je relance un autre blog ? Ne s’agit-il de brèves poussées de nostalgie et du fantasme de retrouver les échanges et les complicités de l’âge d’or de mon temps de blog ? Car est-ce même possible ? Le contexte a changé (la blogosphère n’est plus qu’un maillon parmi d’autres d’immenses océans communicationnels qui se sont développés depuis), il n’y a plus l’attrait de la nouveauté et de la découverte d’un nouveau monde, les affects que nous mettons à bloguer ne sont plus les mêmes…
Bref je continue ici, cahin-caha. Et je verrai pour un ailleurs, peut-être… Sans doute pas mais peut-être…

dimanche 21 octobre 2012

Lecteur



Un de mes voisins, qui a de multiples talents artistiques, m’a appris récemment qu’en sus il écrivait, et de façon très sérieuse, des nouvelles depuis toujours, des amorces de romans aussi et parmi ceux-ci, un texte plus abouti sur lequel il travaille assez assidument depuis deux ans, dont une première version est terminée, et qu’il a d’ores et déjà envoyé à une pilée d’éditeurs et non des moindres.
Il le fait également lire autour de lui pour avoir des réactions, pour compléter, enrichir, voire offrir de nouvelles pistes à ses propres réflexions sur les inflexions qu’il doit donner à son texte dans une seconde version sur laquelle il travaille. D’autant que, s’il a reçu pour l’instant des refus des éditeurs sollicités, l’un toutefois ne ferme pas tout à fait la porte en se déclarant ouvert à réexaminer le texte après remaniement.

J’ai lu le livre très sérieusement, stylo en main. L’idée de départ, le mouvement général et la chute du livre me paraissent très bons. Il y a là un vrai bon sujet très original et dont je suis convaincu qu’il peut faire un bon roman. Mais tel quel, il est un peu long, encombré de certains développements qui n’apportent rien, qui seraient peut-être les amorces d’autres récits mais qui affaiblissent le propos central. Certains personnages me paraissent aussi un peu caricaturaux. Enfin il y a bien des endroits où il faudrait rendre l’expression plus acérée en biffant adjectifs ou adverbes inutiles.
Nous avons ensuite eu une excellente et longue discussion dont il m’a dit qu’elle lui était utile, qu’elle allait dans l’ensemble dans le sens de la façon dont il reprenait son texte et donc qu’elle le confortait tout en lui apportant aussi certains éléments complémentaires de réflexion. Il m’a raconté la genèse de son livre, très intéressante parce qu’elle permet de comprendre que les parties faibles sont essentiellement des scories d’autres pistes envisagées au début de son travail. 

J’ai adoré faire cette lecture, avoir cette réflexion critique, mener la discussion avec lui. Je me rends compte que je suis assez bon à ça et que c’est une activité qui me plait. Ça m’aurait bien été, je pense, d’être lecteur chez un éditeur. Incapable d’écrire vraiment moi-même (je ne nie pas écrire correctement mais je sais bien ce que je mets derrière ce « vraiment », ce serait la capacité à écrire autre chose que des petits articles de circonstances ou des considérations autocentrées de journal, ce serait la capacité à écrire un vrai livre parlant d’autre chose que de moi) mais je me sens à l’aise dans l’accompagnement des autres, je me plairais à faire une sorte de coaching littéraire. Ce n’est pas un hasard si plus d’une fois dans les années récentes j’ai rêvé auprès de quelques personnes de le faire. Et si le fantasme de cet engagement commun possible était aussi, avec certaines, un élément qui à porté la relation jusqu'au désir amoureux, je pense à la chère S. bien sûr, au livre admirable qu’elle aurait pu écrire, avec ses mots au couteau, à partir de son enfance et de son adolescence chahutée, de ses amours enflammées, je pense à la chère M. aussi et à ce qu’elle pourrait tirer du récit de son chemin atypique d’affirmation d’elle-même tandis que pourtant la nuit tombe...

Il faut aussi que dans un tel travail se noue un vrai dialogue sinon ça ne marche pas. Il faut que l’auteur soit en mesure d’écouter les critiques et les suggestions, en les acceptant  ou pas bien sûr, c’est lui qui fait les choix, c’est son livre. Car il y a aussi parfois des demandes d’avis qui sont en vérité essentiellement des demandes d’approbation et où, si l’on manifeste des réserves en tentant de les expliquer on est plutôt mal reçu. J’ai connu cela aussi Mais rien de cela avec mon voisin. Il était vraiment à l’écoute, on était dans un échange véritable où l’on se comprenait et, ce qui ne gâte rien, on était globalement sur la même longueur d’onde. J’attends avec impatience de me pencher sur son livre retravaillé.

jeudi 18 octobre 2012

Coup de gueule



Voilà, mon examen est fait. Il vaut mieux avoir ça derrière soi que devant. Et comme en plus, rien à signaler, me voici donc rassuré et allégé.
Mais quand même j’ai envie d’y revenir. Juste pour pousser un petit coup de gueule.

Ce petit hôpital qui ne dépend pas de l’APHP (hôpital privé, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, ce n’est pas une clinique, la prise en charge sécu est totale) est à portée de pied de chez moi ce qui est fort agréable. Il est repeint de frais, avec quelques couleurs sobres, une signalétique claire, agréable à lire, ce sont des aménagements simples mais qui suffisent à donner au lieu un aspect bien plus accueillant que ce que l’on trouve en général dans les grands hôpitaux, où l’argent manque pour rafraîchir comme il faudrait les locaux. L’accueil est plutôt agréable dans les secrétariats, puis par les aides-soignants ou infirmiers qui vous préparent. Donc, à priori, rien à dire sinon à se satisfaire du fonctionnement de cette structure.
Jusqu’à l’arrivée au bloc. Là c’est à peine croyable, le médecin qui va intervenir est purement et simplement plongé dans la lecture de son journal. Il ne lève pas la tête à mon entrée, sans parler de m’accueillir avec ne serait-ce qu’un bonjour ou un sourire ! L’anesthésiste lui me parle, se présente, m’indique qu’il va maintenant m’endormir et me demande si j’ai une question. Je lui dis alors qu’un point ne me paraissait tout à fait clair dans le document sur la procédure de préparation et que j’ai fonctionné selon ce qui me semblait le bon sens même si c’était en partie contradictoire avec le document. Là-dessus le médecin lève la tête et commence à me tancer vertement en me disant que je n’ai pas à me poser de question, qu’il faut suivre ce qui est indiqué, un point c’est tout. Je lui fait remarquer les aspects contradictoires du document, il se contente de grogner que « vous n’aurez qu’à vous en prendre à vous-même si vous êtes mal préparé » et replonge dans son journal. L’anesthésiste me fait signe de ne pas insister et me laisse entendre par sa mimique que ce médecin est comme ça et qu’il ne faut pas m’en formaliser. Puis il me pique et je glisse en douceur dans l’endormissement.

Ce non accueil en l’occurrence était sans importance et sans conséquence. Mais tout de même je trouve ça symptomatique. Il reste des médecins qui considèrent qu’ils travaillent non pas sur des personnes mais sur des organes ou des tuyaux. Je pensais que ce temps était clos mais manifestement ce n’est pas le cas. Les dénonciations de Martin Winckler dont on pense souvent qu’il tape un peu fort et qu’il exagère ne sont pas toujours si infondées que ça !

dimanche 14 octobre 2012

Récurrences



Je dois effectuer demain un examen médical pas rigolo, rigolo, mais auquel je me soumets tous les cinq ans en raison d’une hérédité chargée dans la sphère considérée. C’est déjà la quatrième fois que j’y procède, je me souviens, la première fois ce genre d’examen se faisait sans anesthésie générale et je frémis encore à revoir s’approcher et entrer en moi les tuyaux exploratoires. L’anesthésie générale est donc bienvenue même si on ne peut s’empêcher de la craindre.
Ce qui est curieux c’est la façon dont ce genre de moments et les émotions qui leur sont associées s’impriment en nous au-delà des mots. Le moment revient tel qu’en lui-même. Pendant notre séjour dans le midi j’étais occupé d’autre chose et n’y pensais guère mais là maintenant que je suis à l’approche, que j’ai commencé le régime drastique qui doit précéder l’examen, que j’ai acheté les sachets de l’immonde produit qu’il va me falloir ingurgiter par litres pour me nettoyer (quasiment le supplice de l’entonnoir, bon, bon, j’exagère un peu !) me reviennent exactement les mêmes sensations que la fois précédente, la même impression de journées entre parenthèse où l’on fait ce que l’on a à faire mais avec, comme en surplomb, cette ombre du moment à venir et de ce qui pourrait éventuellement en résulter, le même cortège d’imaginations maléfiques et de projections qui se nourrissent les uns des autres et dont il est difficile de se détourner.
Difficile de croire que c’était il y a cinq ans tant le moment revient avec force, comme si c’était d’hier. Et pourtant il en est bien ainsi. C’est la multiplication de ces bouts de passé cristallisés, à la présence aiguë, sans la sensation d’une épaisseur temporelle qui l’éloignerait de nous, qui donne je crois ce sentiment, apparemment si unanimement partagé, d’accélération du temps à mesure que l’on vieillit. Il s’accélère justement quand on voudrait qu’il ralentisse. C’est mal fichu ça dans la bête humaine ! Et là, n’étant pas à un paradoxe près, j’ai bien hâte d’en être à demain après-midi !

Pour parler d’autre chose j’ai vu vendredi soir « Like someone in love ». J’ai beaucoup aimé. J’aime inégalement Kiarostami. J’avais adoré « Où est la maison de mon ami ?», c’était ma découverte de ce grand cinéaste, m’était un peu trop ennuyé avec « Le goût de la cerise » ou « Le vent nous emportera », j’avais finalement beaucoup aimé « Copie conforme » malgré une première demi heure plus que laborieuse et un dispositif un peu trop sophistiqué. Aucun de ces défauts ici. Le scénario est d’une grande simplicité, la mise en scène et la mise en images, toujours brillante chez Kiarostami, est particulièrement fluide, les dialogues passent bien, les acteurs, sans avoir besoin d’en faire trop, sont remarquables (mention spéciale au vieil homme). C’est un film épuré, dégraissé, sans aucune fioriture qui détournerait de l’essentiel, les rapports des personnages et leur évolution au cours des 24 heures du récit, le vieil homme et sa tendresse mélancolique et impuissante, la jeune femme perdue et triste, les amours possibles et impossibles, fruits du hasard mais aussi profondément marqués par les écarts sociaux et d’âge entre les personnages. Le film me parait à la fois très japonais (les réactions des personnages, une sorte de fatalisme) et très iranien (en quoi, je ne sais pas trop, une impression que je retire de beaucoup de films iraniens vus, au-delà du style spécifique de Kiarostami). Du coup peut-être cela lui confère-t-il une sorte d’universalisme qui rajoute à sa force et que ne peuvent avoir par exemple nos braves comédies dramatiques à la française pas plus que de bons films hollywoodiens.