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mercredi 30 mai 2012

Journées Rousseau à Genève


Je suis rentré de Genève où je viens de participer aux Journées annuelles de l’APA consacrées cette année, tricentenaire oblige, à Jean-Jacques Rousseau.
Nos Journées se tenaient dans la maison municipale de Plainpalais, mise à notre disposition par la ville, une grande bâtisse 1900 aux plaisants décors Art Nouveau, offrant à la fois une salle de théâtre traditionnelle pour conférences et spectacles et d’autres espaces plus petits adaptés aux ateliers. A toutes ces activités s’ajoutaient comme chaque fois les nombreux moments conviviaux permis par les repas pris ensemble sur place.

Les conférences étaient intéressantes ; Philippe Lejeune a montré, avec sa verve habituelle comment Rousseau avait non pas fondé le genre autobiographique mais l’avait profondément révolutionné. Louis Vannieuwenborg (par la voix de Francine Meurice car il était retenu à Bruxelles par un souci de santé) s’est intéressé à Amiel, cet autre grand autobiographe genevois, comme juge de Jean-Jacques. Il a montré plus largement en s’appuyant sur les péripéties de la célébration du centième anniversaire de la mort de Rousseau, à quel point celui-ci restait source de clivages violents dans la société genevoise de la fin du19°. Enfin Huguette Junod a insisté sur le caractère réactionnaire de Rousseau à l’égard des femmes tant dans son comportement que dans ses écrits, notamment le livre V de l’Emile. Sans doute aurait-il fallu aborder cette question de façon plus nuancée en évoquant d’autres aspects de la création de Rousseau comme le personnage de Julie dans La Nouvelle Héloïse ainsi que les données complexes de la psychologie personnelle de Jean-Jacques comme l’ont souligné plusieurs interventions dans le riche débat qui a suivi. En tout cas, résultat des courses, tout ça m’a donné envie de lire La Nouvelle Héloïse que je ne connais que par quelques extraits scolaires, lus il y a bien longtemps !

Les ateliers obligeaient comme chaque fois à des choix cornéliens. A quoi renoncer ? J’ai participé à deux intéressantes présentations, l’une sur la vision rousseauiste du Paradis telle qu’elle se dessine dans la V° Promenade, une autre animée par sa biographe Anne Noschis, sur le personnage extraordinaire et formidablement romanesque de Madame de Warens. Mais d’autres m’auraient fort attirés comme la visite commentée de la Bibliothèque de Genève et la présentation des manuscrits de Rousseau qu’elle détient ou, parmi les ateliers d’écriture, celui organisé à partir d’un travail sur les listes, une thématique qui me titille dans mes propres écritures.

Et puis il y a eu les spectacles théâtraux. William della Rocca nous a donné en deux séances deux soirs successifs, les Livres I et II des Confessions. William arrive en effet au terme de son extraordinaire projet théâtral consistant à apprendre, mettre en scène et en voix, le texte (presque) intégral des XII Livres des Confessions soit une intégrale d’environ 24 heures de spectacles en douze épisodes (treize même, il donne le Livre IX très long en deux séances). J’avais déjà eu le plaisir de découvrir certains épisodes au moment de leur création dans le cadre intime de théâtre d’appartement. Contrairement à ce qu’on pourrait craindre ce n’est absolument pas ennuyeux. Certaines parties du texte qui font passer des considérations psychologiques très fines sont forcément complexes avec des phrases parfois alambiquées mais que la diction de William della Rocca rend parfaitement accessibles. Il fait aussi excellemment ressentir la vitalité du texte, la variété de ses registres, sa drôlerie souvent. Bref il rend Les Confessions magnifiquement vivantes, c’est vraiment Jean-Jacques que l’on croit avoir devant soi. Pour la première fois il donnait ce spectacle dans une salle de théâtre, devant un auditoire plus important. C’est parfaitement passé et m’a paru même plus percutant si c’est possible qu’en appartement. Lorsque ce second Livre s’est terminé, j’aurais aimé que l’on continue encore, que l’on tourne la page, que l’on suive Jean-Jacques rentrant de Turin, s’installant à nouveau chez Madame de Warens…

Bien sûr le week-end a été aussi l’occasion de nombreuses promenades dans Genève favorisées par le beau temps et aussi par une extension à la journée du lundi. Je n’avais de la ville que de vagues souvenirs d’enfance, j’y allais lorsque je séjournais chez mes grands parents à Annecy, nous allions déjeuner au bord du lac, faire des excursions en bateau ou monter au Salève mais je ne me souvenais pas de la ville elle-même. Là nous avons découvert la vieille ville et le quartier Saint-Gervais sur les traces de Rousseau, avec les commentaires avisés de membres genevois de l’association. Mais aussi, outre ces promenades partagées, j’ai déambulé en solitaire. Cela m’est indispensable, j’ai besoin de marcher longuement et absolument à mon pas dans une ville pour m’en pénétrer, je veux pouvoir aller, obliquer ici plutôt que là sur l’impulsion du moment, forcer la marche ou m’attarder au contraire, voire de revenir en arrière. Je suis moi aussi Promeneur solitaire…




PS: Ceux que ça amuse, peuvent retrouver le reportage photo complet que j'ai réalisé de ces Journées à partir du blog de l'APA ici

jeudi 24 mai 2012

Chaleur


Étonnant ce temps, ce basculement aussi rapide, spectaculaire, du froid et de la grisaille à un soleil presque trop chaud.
Ce plaisir d’abord, ce grand plaisir de se dépouiller des pulls et des vestes et de marcher en chemise, le corps au plus près de l’air. Mais le changement est presque trop brutal, d’emblée il fait lourd, pesant, la lumière est trop blanche, sans contraste, sans profondeur. 
C’est la semaine cannoise et comme chaque année le fait qu’on parle beaucoup de cinéma attise mes envies de salles obscures mais j’ai préféré tout de même la promenade, l’extérieur, le corps qui jouit de l’air et j’ai fait une longue promenade des Champs Elysées au Palais Royal.
Je me suis arrêté au Grand Palais pour voir l’exposition Helmut Newton. Comme je m’y attendais je n’ai pas été spécialement séduit. Ces images froides, glamour, trop composées ne m’émeuvent guère même si parfois les scénarios suggérés peuvent titiller. Un certain humour aussi parfois fait sourire comme dans le dyptique Sie kommen, les mêmes femmes à l’allure conquérante, exactement dans le même mouvement et les mêmes attitudes mais habillées chic ici, entièrement nues là. C’est dans la section des portraits que j’ai trouvé les images les plus intéressantes. Il ne s’agit plus ici seulement d’icônes mais de présences vraiment humaines. Le portrait de Jude dans sa cuisine me parait sensuellement bien plus émouvant que les grands nus glacés.
J’ai traversé les Tuileries sous les ombrages pour profiter de la fraîcheur et de la lumière plus douce. Je me suis arrêté auprès de l’arbre de Pennone, j’aime cette œuvre et l’illusion qu’elle crée (la première fois que je l’avais vue, je m’y étais laissé prendre, j’avais cru à un véritable tronc déraciné par une tempête). L’illusion de nature est d’autant plus forte que désormais a été pris le parti de ne pas trop jardiner autour et de laisser venir ce qui pousse spontanément. Je suis resté là un moment, observant les passants, les touristes, les amoureux, un groupe d’élèves d’une école d’art venu là pour faire des croquis et le ballet des oiseaux allant et venant, se posant et paradant sur le « tronc ». J’ai sorti mon carnet et noté quelques phrases sur ces impressions du moment, reprises ici. C’est un petit plaisir dont je retrouve la motivation du fait d’avoir repris un blog. Raconter le moment est une autre façon de le vivre, un moyen pour en exhausser la saveur.


Le sage jardin des Tuileries? Un arbre de bronze? Mais oui!

mercredi 23 mai 2012

Ouverture



Je continue mon installation de blog. Manifestement j’y vais malgré mes hésitations récurrentes. Mais est-ce que je tiendrai ? Je n’en sais rien.
En tout cas j’ai créé aujourd'hui une nouvelle catégorie de mémentos, des varia, une page dans laquelle je veux inscrire d’autres éléments que des films ou des livres dont je souhaiterais garder trace sans pour autant prendre le temps de rédiger de véritables chroniques : expos, musées, spectacles, promenades, bref tout ce qui me semble « mémorable ». Comme une note brève dans un agenda. Je n’ai jamais fait ça. On va voir si je m’y astreins régulièrement. Mais tout est là justement, il faut éviter que ce soit une astreinte qui devienne pesante, il faut combattre la tentation de la volonté d’exhaustivité.
Je me dis aussi que ce genre de brève notation pourrait relever d’outils de réseaux sociaux, facebook ou mieux sans doute twitter. On verra. Pour l’instant j’installe ça dans le cadre du blog.
Bref j’expérimente, on verra comment ça va tourner.
Mais enfin ça a l’air parti tout de même. Donc j’ouvre. Je laisse venir les lecteurs. Et j’accepte le référencement sur les moteurs de recherche. En attendant, ça viendra un petit peu plus tard, d’informer mes réseaux, tous mes anciens lecteurs notamment…

lundi 21 mai 2012

Hésitation


Pas du tout sûr que je vais relancer ce blog…
Je sors de presque deux semaines essentiellement consacrées à la mise en page de la revue La Faute à Rousseau. C’est la revue de l’association pour l’autobiographie à laquelle je collabore depuis plusieurs années déjà, en donnant des articles et en participant à son comité de rédaction. Mais depuis que mon « grand âge » m’a permis d’arrêter mon activité professionnelle l’an dernier et d’entrer dans la catégorie des « jeunes retraités actifs », je me suis investi, avec une complice heureusement, dans la réalisation de la maquette. De nouveaux outils à maîtriser et un vrai job, bien prenant. Et un travail sur écran assez épuisant pour les yeux.
Toujours est-il que maintenant que j’ai terminé le futur numéro, prêt à partir à l’imprimerie, que de surcroît il fait un temps épouvantable aujourd'hui, propice à rester à la maison à écrire ou bricoler sur l’ordinateur, je me disais que j’allais avancer dans ce projet de relance d’un blog.
J’ai fait quelques bricoles, j’ai amélioré la présentation, mis un peu de contenu dans les pages mémentos que j’ai récemment créées, je voulais me lancer dans l’écriture de notes sur des films récemment vus, sur le bouquin de Pennac que je viens de terminer et puis finalement je me dis, bof, bof, j’ai déjà bouffé beaucoup assez d’écran pour aujourd'hui et me suis choppé un bon petit mal de crâne, je vais m’arrêter pour aujourd'hui et aller prendre l’air malgré la pluie.
Mais bien sûr derrière tout ça, je sais bien que c’est la motivation à reprendre qui reste fragile.
Envie, pas envie, ça va, ça vient, de toute façon je sais très bien que je ne retrouverai jamais ce feu sacré qui pendant un temps nous a porté, certains anciens de la blogosphère sauront très bien ce que je veux dire.
Enfin, si un jour ils viennent me lire, si ce blog finit par sortir des limbes !
Car pour le moment, non seulement je n’ai pas annoncé cette relance d’un blog, mais même je ne l’ai pas encore mis en ligne avec un statut ouvert à la lecture publique !

jeudi 17 mai 2012

Mémentos



Indépendamment du blog que j’ai eu, du blog que je suis en train de m’apprêter à reprendre (enfin, on va voir…),  je tiens plus ou moins certains mémentos personnels.

C’est pour les films surtout que j’en ai éprouvé le besoin. J’en vois beaucoup et très vite je ne me souviens même plus de ce que j’ai vu. Du coup j’ai créé depuis quelques années un fichier où je note les titres et l’auteur des films que je vois et attribue une appréciation. C’est une sorte de béquille à la mémoire. Très imparfaite. Il est des titres que je relis dans mon listing mais sans que je puisse à quelques mois de distance en dire grand-chose. N’empêche ça aide tout de même, ça fixe un peu les choses. Il est intéressant aussi de voir la façon dont les choses évoluent dans notre souvenir. Certains films qui ont bien plu lorsqu’on en sort, s’oublient très vite alors que la trace d’autres au contraire s’approfondit avec le temps.
Mes appréciations sont hyper subjectives. C’est mon ressenti du moment, ou bien de très peu de temps après (il m’arrive de réévaluer le lendemain ou le surlendemain justement parce que j’ai repensé au film et que sa force pèse plus finalement que des choses qui m’ont un peu agacées ou ennuyées en le voyant). Elles dépendent aussi d’effets d’attente ou même de disposition d’esprit, on peut avoir du mal un jour avec tel ou tel film, à cause de la coloration particulière de sa propre journée. Mais un grand film, comme un grand livre d’ailleurs, aura lui le pouvoir de nous arracher à notre ressenti du quotidien et à nous emporter malgré tout.
Je note O les films que je n’aime pas du tout (c’est très rare, je suis plutôt bon public et puis j’évite les daubes assurées !).
Je note d’un X les films entre « bof » et « pas mal », et ça se traduit par une gradation entre X(-), X et X(+)
Je note de deux X les films qui me plaisent bien, avec XX(-), XX et XX(+)
Je réserve les trois XXX pour des films qui m’enthousiasment et me paraissent des chefs d’œuvre mais là aussi c’est rare.

J’ai aussi un mémento pour les livres mais qui a une toute autre forme. J’aime surtout noter des citations ou des formules qui font tilt en moi. Comme je suis loin d’être un branché permanent je n’ai pas de fichier informatique pour ça mais un brave vieux cahier ou carnet que je trimballe partout où je trimballe les livres du moment et qui est notamment sur l’étagère à côté de mon lit, qui reste le lieu privilégié de mes bonheurs de lecture, ce moment de sas, tout écran éteint, toute agitation de la journée éloignée, entre la veille et le sommeil.

Or je viens de m’apercevoir en manipulant Blogger que je peux créer des pages autonomes qui peuvent héberger des données autres que celles que j’affiche sur la page principale sous forme de chroniques au déroulé chronologique. Donc je vais mettre aussi ici en complément ces mémentos.

dimanche 13 mai 2012

Walk away Renée

Du cinéaste Jonathan Caouette j’avais déjà vu il y a quelques années Tarnation. Cette espèce d’autobiographie filmée, recyclant quantités de documents d’époque et présentant l’histoire familiale douloureuse de l’auteur, m’avait intéressé mais agacé aussi un peu par son côté trop foutraque et par, peut-être, une certaine complaisance ou ce que j’avais ressenti comme tel.
Rien de tel dans le nouvel opus, Walk away Renée, que je viens de voir et qui me parait beaucoup mieux maîtrisé et construit et du coup plus fort, plus émouvant. J’ai rédigé rapidement une chronique sur ce film pour la rubrique Nous avons vu du site de l’APA car je me dis qu’il ne peut qu’intéresser les amateurs d’autobiographie. Ce genre de film est  évidemment fragile et ne restera pas longtemps sur les écrans, j’avais envie de donner envie de le voir tant qu’il est encore sur les écrans.
Voici cette chronique:

Walk away Renée, raconte la traversée des Etats-Unis, entre Houston au Texas et New-York, qu’effectue le cinéaste Jonathan Caouette en compagnie de sa mère Renée, atteinte d’importants troubles mentaux. Il s’agit en vérité pour Jonathan de transférer sa mère d’une maison médicale dans laquelle il juge qu’elle est mal soignée vers une autre qui serait de surcroît plus proche de son propre lieu de vie. Le film est d’abord un véritable road movie aux teintes acides qui fait défiler les paysages américains et ressentir l’ambiance des lieux traversés. Le périple est ponctué d’incidents, faisant alterner moments de crise et d’exaspération mutuelle mais aussi d’éclats de rire et de joies partagées. La tension est encore accrue par la perte de la pochette qui contient les médicaments indispensables à la stabilisation de la malade, par les tentatives vaines pour s’en procurer de nouveaux, par la crainte à tout moment du dérapage possible de la situation.
La lente progression des voyageurs est entrecoupée de retours en arrière dans le temps qui racontent l’histoire douloureuse de Renée, ballotée toute sa vie d’hôpitaux en institutions, d’électrochocs en camisoles chimiques mais aussi plus largement de sa famille, de ses parents faisant leur possible mais rapidement dépassés, de Jonathan lui-même. L’auteur recycle pour cela une partie des documents qu’il a lui-même réalisé sur sa famille depuis son plus jeune âge et qui avait constitué déjà la matière principale de son précédent film (Tarnation, 2004). Accumuler photos, films et vidéos, exprimer et rendre compte de ce qu’il voyait et vivait a certainement été pour Caouette le moyen de résister à l’environnement pathologique de son enfance.
Renée est montrée sans complaisance, dans ses imprévisibles sautes d’humeur et dans ses délires, corps prématurément vieilli, visage ravagé et édenté. On aurait pu craindre de se sentir malmené par ce qui pourrait être une forme d’exhibitionnisme. Mais il n’en est rien en réalité. C’est que court toujours au travers du film l’empathie profonde et l’amour que Jonathan porte à sa mère. En la filmant il la fait exister. On sent d’ailleurs qu’elle aime être sous le regard de la caméra et qu’elle n’est pas loin parfois du cabotinage. Certains moments rendent compte de véritables bonheurs partagés entre la mère et le fils, ainsi de l’émouvante séquence où, lors d’une halte sur un site touristique, ils ressentent et expriment ensemble la beauté de la cascade qui se déploie devant leurs yeux. Moments éminemment fragiles et peu durables mais réalités fortes néanmoins.
Arrivé à New-York, Jonathan peut faire reconstruire la dentition de sa mère. C’est encore un passage émouvant du film qui celui où elle redécouvre son sourire. La voici belle, rayonnante, comme rajeunie de vingt ans.
Avant de rejoindre sa nouvelle maison médicale, Renée vit un moment chez son fils entre le compagnon de celui-ci et Joshua, le fils adolescent de Jonathan. Un bel échange entre le père et le fils montre que la malédiction familiale semble dépassée. Renée bien sûr reste et restera souffrante mais, du moins pour ceux qui la suivent, la résilience semble s’accomplir.

jeudi 10 mai 2012

A petits pas, vers ce nouveau blog...


J’avais déjà pratiqué quelque peu (euphémisme !) l’écriture de blog sous pseudonyme mais la veine depuis quelque temps s’en était tarie. Par moments pourtant me traversaient des vagues d’envie de reprendre. Un jour oui, un jour non. Là ce sont plutôt des jours oui donc voici…
C’est une envie pour moi-même d’abord, j’aime pouvoir poser comme adjuvant à la mémoire des traces des films que je vois, des livres que je lis, des lieux que je visite, de pensées ou de ressentis que je peux avoir.
Et tant qu’à faire, plutôt que de gratter pour soi seul, sur des cahiers qui dormiront au fond d’une armoire ou sur des fichiers perdus au fond d’un ordinateur, autant le faire pour les autres aussi, donner vie à ce que l’on écrit en l’offrant en partage.
Car j’ai envie en effet aussi de retrouver la communication que permet la blogosphère, peut-être est-ce cela qui m’a le plus manqué, plus même que le fait d’écrire.
Depuis quelques mois je suis entré dans la catégorie des jeunes (hum !) retraités. Plus d’obligation professionnelle, plus de risques d’interférences entre le monde professionnel et mes autres intérêts, notamment littéraires. Je n’ai plus envie de bloguer sous pseudonyme. J’ai envie de le faire son mon identité propre, façon aussi de réunifier ma personnalité, de mieux intégrer ce qui jusque là n’était que ma vie d’à côté, mes modestes activités littéraires, mon implication au sein de l’association pour l’autobiographie dont je suis un des animateurs.
Evidemment cela me conduira à un journal plus résolument extime que celui que j’ai pratiqué auparavant, je laisserai plus de côté ce qui a trait à la vie relationnelle et intime.
Je démarre prudemment car je ne suis pas sûr que cette nouvelle mayonnaise prendra. Pour le moment je n’annonce pas publiquement la création de ce nouveau blog à mes anciens lecteurs que pourtant j’aurai grand plaisir à retrouver et je ne me promeus pas non plus en direction d’éventuels nouveaux.
Un blog pour avoir sens a besoin d’être alimenté avec une certaine régularité et en offrant un véritable contenu. Je connais ma propension fâcheuse à me donner des obligations. Il ne le faut pas. Il faut que la tenue de ce blog me reste légère et plaisante, qu’elle soit source de plaisir. Je ne me forcerai pas comme j’ai pu la faire parfois.
Donc aurais-je suffisamment l’envie ? Rien n’est moins sûr. Pendant tous ces mois je n’ai pas écrit sauf des articles commandés. Rien sur le plan personnel, ni journal intime, ni fiction. Ça ne m’a pas vraiment manqué. Je vis très bien sans. Alors je ne sais pas si cette nouvelle aventure prendra, si j’aurai l’énergie de la mener à bien.
Je verrai bien…

lundi 7 mai 2012

Sarko out!


Donc c’est fait.
Comme disait l’autre : « enfin les difficultés commencent ».
Rien d’enthousiasmant à attendre, la crise est là et nul ne peut imaginer que demain on rasera gratis. Mais au moins l’autre va partir avec tout ce qu’il portait d’insupportable, on va s’engager dans un chemin différent, on verra les résultats, en tout ca avec une gouvernance différente. De ce point de vue l’idée du président « normal » me va bien. Le restera-t-il ?
On a passé la soirée avec nos voisins à regarder à moitié la télé en grignotant et en sirotant une bouteille de champagne. Evidemment rien du suspense de 1981, tous ceux qui l’ont vécu se souviennent de l’image s’affichant progressivement sur l’écran, de l’intensité de cette seconde ou fraction de seconde où, devant un haut de crâne qui pouvait encore être celui de l’un comme de l’autre, on ne savait pas. Le champagne était au frais mais on ne savait réellement pas encore si ce serait pour fêter une victoire ou pour noyer un chagrin.
Aujourd'hui tout le monde connaissait le résultat à l’avance, c’était d’ailleurs assez marrant de zapper de chaîne en chaîne dans la demi-heure précédent l’annonce et de voir comment ils se débrouillaient pour essayer de meubler le temps. Cette règle d’interdiction de communication est devenue parfaitement désuète, il faut aligner les horaires de fermeture des bureaux de vote.
La soirée télé était particulièrement minable. Priorité absolue à l’image vide de sens. Montrer un instant la bouille réjouie de Thomas Hollande ou bien le nouveau président sortant de son bureau pourquoi pas. Mais s’y attarder aussi lourdement quel intérêt. Aucun pas plus que de suivre interminablement une voiture sur une route entre Tulle et Brive. On entendait les interviewés du soir sans les voir, derrière cette image vide. Je ne dis pas que ce qu’il racontait était passionnant mais tant qu’à les écouter autant les voir aussi. Bref sommet de présentation nulle et pipolisée. La télé devient un média complètement ringard, le suivi d’un live sur internet est tout de même plus intéressant, des commentaires peuvent s’y inviter, on peut faire autre chose juste en gardant un œil sur ce qui se passe. Là on est resté un moment uniquement parce qu’on était avec les copains, l’écran devenant vite un vague fond sonore et visuel. Les djeuns sont partis à la Bastille. Pas nous. Quand même on n’est plus en 1981, ni par notre âge, ni par l’ampleur des espérances (des illusions ?) !

samedi 5 mai 2012

Essai sur Blogger

Et bien voilà, je me lance sur la plate-forme Blogger.
C'est un peu se mettre dans la dépendance d'un méga groupe de la world compagny mais enfin je ne me sens pas en état de créer un blog de toute pièce avec un hébergement  particulier. La plate-forme a l 'air de bien fonctionner et d'offrir des possibilités de présentation riche d'après ce que je constate sur les blogs que je fréquente en tant que lecteur.
Pour le moment je vais m'occuper de découvrir le fonctionnement de Blogger et explorer les divers modèles pour arriver à une apparence qui me convient.
Le contenu viendra après.

Ah, si, un truc quand même. Demain on vote. Les choses semblent bien engagées mais on ne sait jamais. Alors je fais mon petit message propagandiste qui naturellement ne sert à rien puisque mon blog est pour l'instant totalement inconnu et sans lecteur  mais enfin je ne peux pas ne rien dire quand même en un tel jour... Pas d’abstention de gauche par pitié. Je suis très remonté contre Onfray et ceux qui dans son sillage prônent l'abstention qui en vérité revient à voter Sarko.
Allez dégageons-le!
Quand je reviendrai écrire ici ce sera fait. En principe. Croisons les doigts...

Et en attendant je me colle à la configuration de mon blog à partir de l'exemple de ce premier billet!